Les petits riens qui font plaisir
Le chlore de la piscine
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Les coiffeuses au soleil, Robert Doisneau |
- Zozoter
- Boire du café
- Le vin pétillant
- Les regards pétillants
- Le vernis à ongles et le rouge à lèvres
- Ecouter des bandes originales de films en boucle
- Humer le chlore de la piscine
- Passer un coup de pinceau sur un mur qui en a bien besoin
- Ecrire sur une page vierge
- Faire des sourires à ma nièce de trois ans
- Les petites salles de cinéma d’art et essai
- Vider un cendrier et bien le nettoyer
- Dire « coucou »
- Entendre dire « chouette »
- Mettre du parfum
- Me faire masser
- Acheter des pailles en couleur que je n’utiliserais peut-être jamais
- Le premier bain de mer de l’été
- Le dernier cours avant les examens
- Appuyer sur le bouton de l’ascenseur et s’apercevoir qu’il est déjà là
- Porter des écharpes et des bagues
- Parler de mes conquêtes amoureuses
Je suis la reine des petits plaisirs éphémères. Parfois je pense que je ne vis que pour cela. Les beaux objets, les belles couleurs, les parfums qui éveillent des sensations et d’agréables souvenirs. Mes cinq sens sont à l’affût des plaisirs. Suis-je une personne superficielle ? Mais non ! Juste sensuelle. Mettons les choses au clair. Soyons précis pour une fois.
J’ai dressé un court inventaire de tous ces petits riens qui mettent du baume sur le train-train quotidien. Oh, quel mot affreux. Oui, il est horrible parfois, il est lent, ennuyeux, dur, gris, pâteux. Et que faut-il faire pour y faire face ? Eh bien, inventer et se réinventer. Place aux plaisirs. Ne perdons pas espoir. Allez !
Il y a ma petite nièce et son sourire de trois ans. J’aime bien lui sourire et surtout le moment où elle me rend ce sourire. J’aime sa petite voix et surtout quand elle répète les mots que je lui apprends, qui ne sont que mes propres inventions. J’adore ensuite me représenter à l’infini tous les câlins qu’elle m’a faits lors de notre dernière rencontre.
Ce n’est pas pour dire que la relation avec ma nièce est une banalité. Loin de là ! C’est en revanche un lien fort que je suis en train de tisser avec elle. Et ce lien se renforce et se personnalise grâce à ces petites banalités exquises.
En fait, j’écris ce texte pour faire l’éloge des choses futiles en apparence mais qui sont en réalité l’épice de la vie.
Pourquoi est-ce que le chlore de la piscine me rend gaie ? C’est peut-être parce que ça me fait penser à la propreté, à mon enfance et à ma maman. Quand tout était propre, correct, insouciant, sans faille. Le clore me renvoie à une surface lisse. C’est comme une page vierge sur laquelle on peut recommencer en partant à zéro.
Quel est le rapport, vous me direz, entre le sourire de ma nièce et une page vierge ? Aucun rapport, je vous dirai, et bien des rapports. C’est comme un vin pétillant. Ou une bougie qu’on allume. Ou une théière chaude et la première gorgée de thé aux épices et aux agrumes. Ou c’est comme quand je prends ma douche matinale et je me peigne les cheveux… Un nouveau jour éclot.
La banalité des petits plaisirs n’est pas un luxe. C’est ce qui nous rend humains. Nous sommes tous des êtres humains avides de rêve et de magie. Et quand je pense à tous ces petits bonheurs, je peux croire que tout est possible. La volupté, les caresses, les nids douillets me rassurent quand je broie du noir. C’est le petit nuage léger de l’enfance et de l’innocence. C’est se laisser aller en pensant que tout est inoffensif.
Quand je mange de la chantilly, c’est comme si je me baignais dans des vagues enneigées. Oui, le bonheur est à la portée de la main.
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